Mobilité durable à Bruxelles : entre transition urgente et choix politiques

Août 7, 2025 | Environnement, Politique et société, Transition | 0 comments

Bruxelles suffoque. Pollution de l’air, embouteillages chroniques, bruit incessant, dépendance à la voiture… La capitale européenne porte encore les stigmates d’une ville pensée pour le tout-automobile. Pourtant, depuis quelques années, la donne change. Une transition est en cours — parfois lente, souvent contestée — mais indispensable. Car la mobilité durable à Bruxelles n’est plus une option : c’est une condition pour une ville respirable, inclusive, accessible à toutes et tous.

Bruxelles face à ses contradictions : une capitale en transition

Une ville conçue autour de la voiture

Malgré un réseau de transports en commun dense et une forte densité urbaine, Bruxelles est restée longtemps dépendante de la voiture. Résultat : un habitant sur deux est exposé à un air pollué au-delà des limites légales.

Good Move et la neutralité carbone

Le Plan Good Move, adopté en 2020, entend inverser la tendance. Son ambition ? Réduire le trafic motorisé, améliorer l’accessibilité des quartiers et rendre les rues plus sûres. Une vision stratégique à l’échelle 2030, appuyée par l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Le rôle moteur des pouvoirs publics

Zéro émission pour les administrations

Depuis 2025, les administrations régionales sont tenues d’acheter exclusivement des véhicules à zéro émission directe. Cette mesure place le secteur public en tête de file de la transition écologique. Changer les règles pour soi-même, c’est crédibiliser le discours politique.

Des entreprises accompagnées vers un autre modèle

Soutenir les employeurs en transition

La mobilité durable ne se décrète pas, elle se construit. Des dispositifs régionaux accompagnent les entreprises vers des pratiques plus responsables : vélo de service, télétravail, abonnements STIB… autant d’alternatives à la voiture individuelle.

Projets exemplaires

Des projets comme Electrify.brussels, Bilmo ou d’autres initiatives locales démontrent que le changement est possible lorsqu’il est soutenu, financé et valorisé.

Bruxelles Environnement montre la voie

Chiffres éloquents

Chez Bruxelles Environnement, plus de 90 % des collaborateurs utilisent des modes de transport durables. En 2024, seuls 3,7 % utilisaient encore une voiture individuelle.

Une culture d’entreprise repensée

Ces résultats illustrent l’impact d’une politique volontariste interne. En changeant les habitudes à l’échelle de l’institution, on agit concrètement pour l’environnement.

Le vélo prend (enfin) de la place : le RER vélo

Un projet structurant

Le RER Vélo, c’est un réseau express de 400 km de pistes cyclables reliant les communes périphériques au centre. En 2022, 30 % du réseau était déjà réalisé, avec un objectif d’achèvement complet en 2030.

Un nouveau rapport à l’espace public

Ce projet implique un rééquilibrage de l’espace urbain, longtemps dominé par la voiture, au profit des mobilités douces et actives.

Pollution de l’air : la voiture en ligne de mire

L’empreinte du trafic routier

Le transport routier est responsable de 25 % des émissions de CO₂ et 53 % des oxydes d’azote (NOₓ) dans la Région bruxelloise (source).

Un enjeu de santé publique

Face à ce constat, réduire la place de la voiture devient une urgence sanitaire. La mobilité durable, ce n’est pas un confort : c’est une politique de santé préventive à grande échelle.

Freins, résistances et inerties

Un débat instrumentalisé

Certaines oppositions au plan Good Move sont politiquement récupérées, faisant croire à une guerre contre les automobilistes. En réalité, il s’agit d’une redistribution équitable de l’espace public.

Repenser l’équité urbaine

La voiture n’est pas neutre : elle favorise les plus aisés et pénalise les plus vulnérables. La mobilité durable est aussi un levier de justice sociale.

Une vision d’avenir à construire collectivement

Les leviers à activer

Bruxelles a les outils pour réussir sa transition : intermodalité, accessibilité, cohérence régionale, infrastructures vélo, etc. Encore faut-il mobiliser les moyens.

Une affaire de volonté politique… et citoyenne

Une mobilité verte et inclusive ne se fera pas sans engagement politique fort et adhésion citoyenne. Chacun a un rôle à jouer.

Conclusion

La mobilité durable à Bruxelles n’est ni un gadget ni une utopie. C’est une réponse structurelle aux crises environnementale, sociale et sanitaire. L’avenir de la ville se joue dans ses rues : à nous de décider qui y circule, et comment.


FAQ – Mobilité durable à Bruxelles

Qu’est-ce que le plan Good Move à Bruxelles ?

Le plan Good Move est la stratégie de mobilité régionale 2020-2030, visant à réduire le trafic motorisé et favoriser les modes doux et partagés.

Quel est l’impact du RER Vélo ?

Ce réseau cyclable express reliera le centre de Bruxelles à sa périphérie. Déjà 30 % réalisé, il devrait être finalisé d’ici 2030.

Comment Bruxelles réduit-elle la pollution due aux voitures ?

Par la création de zones faibles émissions, la décarbonation des flottes publiques, la promotion des transports en commun et le développement du vélo.

Les administrations bruxelloises montrent-elles l’exemple ?

Oui. La Région impose l’achat de véhicules propres et certaines structures comme Bruxelles Environnement ont réduit massivement l’usage de la voiture.

Pourquoi parle-t-on de justice sociale en matière de mobilité ?

Parce que la voiture individuelle profite aux plus favorisés. Repenser la mobilité, c’est rendre la ville plus accessible à toutes et tous.

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